Robotique sociale : des robots pour mieux vivre au quotidien

D’ici quelques années, les robots pourraient bien faire partie intégrante de notre quotidien. Mais à quelle fin ? En explorant le champ de la robotique sociale, le laboratoire commun Robotics by Design Lab questionne les notions fondamentales des relations entre humains et robots.

La robotique sociale entend porter une vision positive de la technologie, en cherchant la meilleure façon de mettre les machines au service de la société et de l’individu. Ioana Ocnarescu, directrice de la recherche et chercheuse à Strate École de Design, et Adriana Tapus, professeure et chercheuse à ENSTA Paris, œuvrent à faire progresser la recherche dans ce domaine. Elles ont toutes deux contribué à la création de Robotics by Design Lab, un laboratoire labellisé Carnot Télécom et Société numérique, qui articule ses activités autour de cette problématique.

« Un robot social a la particularité de posséder des capacités cognitives et de pouvoir interagir avec les êtres humains, dans leur quotidien », explique Adriana Tapus. Il doit donc être capable de percevoir son environnement, de le comprendre et d’adapter son comportement de manière adéquate.

Autre spécificité d’un tel robot : son incarnation physique. Il dispose d’une enveloppe corporelle et possède la capacité de se mouvoir. Une propriété qui exclut certaines applications d’intelligence artificielle, comme les assistants vocaux (Siri, Alexa…). « Ce qui nous intéresse, c’est quand un objet devient un sujet », énonce Ioana Ocnarescu. « Cela implique une autre présence que l’approche passive d’un outil classique. Par exemple, un grille-pain qui adopterait un certain comportement en fonction de l’utilisateur ferait partie de notre champ d’étude. »
On parle alors de « robjet », mot-valise composé de « robot » et « objet », né à Strate et proposé par Dominique Sciamma, qui désigne un objet du quotidien qui « prend vie ».


Robotique sociale, le défi


De façon générale, l’ambition de la robotique sociale porte sur le mieux-vivre. Les machines visent ainsi à s’intégrer dans le quotidien des êtres humains, avec des interactions régulières enrichissant leur compréhension de leur environnement. Différentes applications sont envisagées, en particulier auprès des personnes âgées.

Par exemple, dans le domaine de la Social Assistive Robotics (Robotique d’assistance sociale), il peut s’agir de faciliter l’accompagnement pendant les programmes de rééducation. Le robot Paro, de son côté, est utilisé dans plusieurs pays comme dispositif médical, afin de calmer les crises d’angoisse.

De même, des dispositifs physiques pourraient jouer le rôle de médiateurs entre des pensionnaires de maisons de retraite, afin de rapprocher des personnes souffrant de solitude. En effet, Robotics by Design Lab ne se positionne pas sur le développement de robots capables d’avoir des interactions avec des personnes seules, mais sur l’élaboration de machines pouvant aider les individus à retrouver un lien social avec leurs proches, les aides-soignants et leur écosystème.

Néanmoins, la robotique sociale se heurte à une multitude de défis. Lesquels ?

Découvrez les dans la suite de cet article sur le site de l’Institut Carnot Télécom et Société